Brasilia, quarante ans après - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Ouvrages Année : 2004

Brasilia, quarante ans après

Résumé

Brasília a eu quarante ans en l'an 2000, une histoire déjà longue à l'échelle du Brésil, qui fêtait au même moment ses 500 ans. Le moment est venu de faire le point sur cette ville surgie du néant, en quelques mois, dans les savanes du plateau central brésilien, après être restée durant des décennies à l'état de projet jamais abouti. Trop souvent l'idée que l'on se fait d'elle en France se résume à des souvenirs brumeux de l'époque de son inauguration, à des images de monuments futuristes émergeant de la terre rouge, cristallisées dans les séquences de « L'homme de Rio », où Jean-Paul Belmondo était pourchassé dans le chantier des ministères en construction. Cette image de modernité reste attachée à l'image de Brasília, qui a servi de décor à des films de science-fiction ou encore, à des publicités figurant une ville, située dans un avenir lointain et glacé, où les joggers doivent avoir recours, pour ne pas se perdre, à la cartographie embarquée sur les écrans intégrés à leurs chaussures de sport.
Au bout de ces quarante ans – l'âge canonique dans la terminologie catholique– qu'est-il advenu du rêve des fondateurs de Brasília, quel bilan peut-on faire de cette opération grandiose, la création d'une nouvelle capitale au cœur du continent, la construction d'une métropole ultra-moderne dans des savanes presque désertes ?
Une réalisation d'une telle ampleur se devait d'être exemplaire à tous les points de vue. Les plans proposés pour la nouvelle ville témoignèrent donc tous d'une grande ambition. Le projet retenu, celui de Lucio Costa, s'appuyait sur les conceptions les plus modernes de l'architecture de son époque, mettant en œuvre à une échelle inégalée depuis, les principes de la charte d'Athènes. Le côté explicitement idéologique qui transparaissait dans de nombreuses réalisations architecturales de l'époque était également présent dans le projet Costa, et dans l'architecture d'Oscar Niemeyer, notoirement proche du Parti Communiste. L'originalité du projet urbain et social a-t-il survécu à l'usure du temps, aux changements de la conjoncture politique et sociale ? N'assiste-t-on pas à une certaine banalisation de la ville rêvée par ses créateurs ? Le souci d'intégrer la ville à la Nature a-t-il résisté aux pressions, a-t-on pu préserver cette harmonie et respecter l'environnement ?
La ville compte aujourd'hui plus de deux millions d'habitants. Les réseaux routiers construits en étoile autour d'elle la relient aux principales villes du pays et desservent des régions nouvelles. La création de la nouvelle capitale politique et le transfert de l'appareil du gouvernement fédéral ont été rapides et ne souffrent depuis longtemps plus de contestation. Mais Brasília joue-t-elle complètement le rôle d'une capitale ? Son rôle dans le Brésil, quarante ans après sa création, est ambigu. Sans poids économique déterminant, handicapée par l'absence d'une région densément peuplée autour d'elle, la capitale fédérale peut-elle rivaliser avec les grandes métropoles du Sudeste ?

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Dates et versions

halshs-00007177 , version 1 (14-12-2005)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-00007177 , version 1

Citer

Neli de Mello Théry, François-Michel Le Tourneau, Hervé Théry, Laurent Vidal. Brasilia, quarante ans après. Editions de l'Institut des Hautes Etudes de l'Amérique Latine (IHEAL), 2004. ⟨halshs-00007177⟩
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