Amateurs français et dynamique patrimoniale : aux origines du Comité de conservation des monuments de l'art arabe - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage La France et l'Egypte à l'époque des vice-rois (1805-1882) Année : 2000

Amateurs français et dynamique patrimoniale : aux origines du Comité de conservation des monuments de l'art arabe

Résumé

Qu'elles aient été induites par une Egyptophilie déjà ancienne ou aient répondu au goût naissant pour les arts de "l'Orient", les monuments égyptiens de l'art arabe ont éveillé, au cours du XIXe siècle, toutes sortes de curiosités françaises. Les artistes voyageurs sont les premiers à s'y adonner : d'un bref passage au Caire en 1785, le dessinateur Louis-François Cassas ramène de saisissantes esquisses de Sultan Hasan (la "mosquée cathédrale du Caire") comme des portes de la ville, qui en sont à ce jour les plus anciennes représentations connues à avoir été "croquées sur le motif", plutôt que restituées de seconde main. L'entreprise de "mise en images" des richesses architecturales de l'Egypte médiévale était lancée; elle était appelée à connaître dans les décennies suivantes de notables développements, avec les prolongements éditoriaux que l'on sait, des prémices d'inventaire insérées dans la Description de l'Egypte aux panoramas proposés par Pascal Coste, puis par Emile Prisse d'Avennes, bientôt complétés par les répertoires d'ornements assemblés par Jules Bourgoin.
Si l'on manque encore d'éléments pour en apprécier pleinement la circulation et la réception, ainsi que leurs répercussions culturelles, du moins peut-on penser qu'en révélant des manifestations artistiques méconnues, cette imagerie put contribuer à en faire reconnaître les qualités esthétiques et à élargir le cercle de leurs amateurs. Toujours est-il qu'au temps de la représentation figurée des monuments de l'art arabe égyptien, succède bientôt celui de la collection de leurs fragments. C'est en effet à partir des années 1870 que des résidents français du Caire entreprennent de constituer d'importantes collections d'art islamique, ainsi que l'enquête menée sur l'un d'entre eux, l'architecte Ambroise Baudry, a permis de le mettre en lumière et celles-ci ne paraissent pas avoir eu de véritable précédent. Enfin, et pour paradoxal que cela puisse apparaître aujourd'hui, certains de ces collectionneurs ne furent pas sans s'inquiéter du sort du patrimoine monumental et mobilier qui, en Egypte, avait leur préférence. Ils furent des protagonistes de premier plan de la campagne en faveur de la sauvegarde du patrimoine dit alors "arabe", qui devait aboutir à la création, par décret khédivial du 18 décembre 1881, du Comité de conservation des monuments de l'art arabe.
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halshs-00005269 , version 1 (14-09-2009)

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  • HAL Id : halshs-00005269 , version 1

Citer

Mercedes Volait. Amateurs français et dynamique patrimoniale : aux origines du Comité de conservation des monuments de l'art arabe. André Raymond;Daniel Panzac. La France et l'Egypte à l'époque des vice-rois (1805-1882), Presses de l'IFAO, pp.311-325, 2000. ⟨halshs-00005269⟩
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