Monsters in Greek Ethnography and Society in the Fifth and Fourth Centuries BCE
Résumé
Cette étude met en rapport ce que les Grecs de l'époque classique ont écrit sur les monstres réels observés dans leur propre société avec leurs descriptions ethnographiques de pays lointains prétendument peuplés de monstres. Les Grecs ont généralement rejeté de leur vie et de leurs écrits les créatures monstrueuses nées dans leur société. Ces dernières ne sont guère évoquées que dans les écrits médicaux et aristotéliciens. Le silence des autres sources a été interprété à tort comme la manifestation d'une crainte religieuse. Il contraste avec un discours ethnographique qui se complaît dans les descriptions détaillées de monstruosités ethniques. Les pays lointains, et singulièrement orientaux, y paraissent peuplés d'une humanité dégradée. Néanmoins, alors qu'Hérodote tient à distinguer clairement l'homme de l'animal, Ctésias joue sur les paradoxes et remet en question les limites de l'humain, voire certaines normes de sa société. Son ethnographie joue de la sorte un rôle comparable à celui du mythe.