Le dialogue n'est pas une catégorie naturelle scientifiquement pertinente - HAL Accéder directement au contenu
Article dans une revue Cahiers de linguistique française Année : 1995

Le dialogue n'est pas une catégorie naturelle scientifiquement pertinente

Résumé

In this paper, we will discuss the reason one can have to study one phenomenon rather than another, here to study discourse rather than utterance. We will first examine Roulet's « modularist » proposition (1991,1995) to show that it can only be significant on a view according to which discourse is a natural category and that, hence, it should be a realistic hypothesis on the cognitive mechanisms underlying verbal interaction, which, according to us, it isn't. In a second part, we will attack the idea that the discourse is a natural category as are natural kinds, organs, etc. We will distinguish primary from secondary facts and we will show that discourse is a secondary fact. We will come back, at the end of this second part, to the very idea of the existence of discourse structures and we will show that such structures can be reduced to the graphic representation of the specific interpretation of a given discourse. In a third part, we finally present the sketch of an alternative proposal, which aims to be psychologically realistic and which avoids the teleological trap that the hypothesis of discourse as a natural and scientifically relevant category is.
Dans cet article, nous allons discuter de l'opportunité qu'il y a à étudier un phénomène plutôt qu'un autre, ici, à étudier le discours plutôt que l'énoncé. Nous commencerons, dans une première partie, par examiner la proposition “modulariste” de Roulet (1991, 1995) pour montrer qu'elle n'a de sens que dans une optique où le discours serait une catégorie naturelle et que, dès lors, elle se devrait de constituer une hypothèse réaliste sur le fonctionnement cognitif sous-jacent à l'interaction verbale, ce que, selon nous, elle n'est pas. Dans une deuxième partie, nous attaquerons l'idée même selon laquelle le discours constituerait une catégorie naturelle scientifiquement pertinente, au même titre que les espèces naturelles, les organes, etc. Nous distinguerons faits primaires et faits secondaires et nous montrerons que le discours est un fait secondaire. Nous en reviendrons, dans la conclusion de cette seconde partie, à l'idée même de l'existence de structures de discours et nous montrerons que de telles structures se ramènent purement et simplement à la représentation graphique d'une interprétation particulière d'un discours donné. Dans une troisième partie, enfin, nous proposerons l'esquisse d'un modèle alternatif, qui se veut réaliste psychologiquement et qui évite le piège téléologique que constitue l'hypothèse du discours comme catégorie naturelle scientifiquement pertinente.
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Dates et versions

halshs-00003801, version 1 (03-02-2005)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-00003801 , version 1

Citer

Anne Reboul, Jacques Moeschler. Le dialogue n'est pas une catégorie naturelle scientifiquement pertinente. Cahiers de linguistique française, 1995, 17, pp.229-248. ⟨halshs-00003801⟩
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Dernière date de mise à jour le 13/04/2024
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